L'indépendance d'Haïti est proclamée le 1er janvier 1804 après avoir vaincu les troupes françaises, commandées par Rochambeau, le beau-frère de Napoléon Bonarpate, à Vertières, le 18 novembre 1803.
Les nouveaux maîtres du pouvoir en Haïti tenaient à ne pas suivre l'« héritage » culturel et juridique de certains empires mondiaux de l'époque qui s'appuyaient sur une religion dominante pour assurer leur domination. Nous avons eu l'empereur Constantin au 4ème siècle qui a assuré la survie du christianisme païen en jetant toutes les opinions dans un seul moule. Il est l'initiateur de la pensée unique. Tous ceux qui se considèrent chrétiens et qui refusent d'entrer dans cette ligne sont dépouillés du christianisme. D'où vient la séparation définitive entre le judaïsme et le monde juif se réclamant du Ressuscité ? De nos jours, plusieurs États islamiques se sont formés comme l'Iran, la Mauritanie, le Pakistan, l'Afghanistan, qui s'inspirent totalement ou partiellement du Coran, de la charia ou d'autres traditions religieuses. Ces formes d'empires ou d'États voudraient éviter tout risque d'hostilité interne afin de réaliser l'unité religieuse de l'État et l'islamisation des structures sociales.
Les interprètes de la volonté du peuple haïtien en la personne des Généraux Henry Christophe, Clervaux, Vernet, Gabart, Pétion, Geffrard, Toussaint Brave, Raphaël, Lalondrie, Romain, Capoix, Magny, Cangé, Daut, Magloire Ambroise, Yayou, Jean - Louis François, Gérin, Moreau, Férou, Bazelais, Martial Besse, etc., ont inscrit dans la constitution le principe de la séparation entre la religion et l'État. Ce que nous appelons la laïcité aujourd'hui. Ainsi les institutions publiques ou privées sont indépendantes du clergé et des églises. Les services qu'ils offrent au peuple haïtien doivent être rendus de manière impartiale et neutre, c'est-à-dire sans référence aux religions et autres. Selon l'article 50, ils ne voudraient pas former un État répressif pourchassant les hérétiques, les idolâtres, les sorciers, etc., car "La loi n'admet aucune religion dominante".
En plus de cela, le nouvel État Noir impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou de conviction.
Article 51 : « La liberté de culte est tolérée ».
Le premier Etat Noir au monde garantit donc la liberté d'expression de chaque citoyen car toutes les opinions religieuses peuvent s'exprimer librement. Ici, Il impose la tolérance démocratique. Les premiers constituants de l'État libre Noir ont fondé un empire sur le respect de la liberté d'autrui en termes d'opinions et de croyances. Ils invitent le peuple à faire preuve de tolérance, d'indulgence et de compréhension envers ceux qui n'ont pas la même opinion que la leur.
Le nouvel État politique justifiera son impartialité et sa neutralité en déclarant qu'il ne pourvoit au maintien d'aucun culte ni d'aucun ministre, selon l'article 52. Ce sont les fidèles d'une église qui doivent en financer les dépenses. Par conséquent, les pouvoirs publics ne s'immisceront dans les affaires internes d'aucune organisation religieuse. De même « les religions n'ont pas à dicter leurs idées pour les décisions prises par les institutions de l'État, même si elles peuvent faire connaître leur point de vue ».
2) Les pères de la patrie haïtienne ont compris qu'un État n'est pas vraiment laïc s'il ne prend pas en compte l'éducation des enfants qui seront demain des citoyens méritants selon l'article 19 des dispositions générales. Ainsi, la création d'écoles publiques est prévue dans toutes les zones d'implantation ou habitées, eh bien, ce qui signifie que l'école est gratuite à tous les niveaux. Pour eux, l'école est un droit. Chaque enfant devrait avoir un accès égal à l'éducation, sans faire appel aux convictions de ses parents. "Les connaissances de base telles que lire, écrire ou calculer, découvrir le monde, n'ont pas besoin d'une force de foi ou de croyance."